Translate

lundi 10 juin 2013

Maternité Précoce


Un test positif et c’est la peur qui noue le ventre. Quoi ? Comment ? Mais pourquoi ?

Tomber enceinte jeune, ou quand on n’est pas encore psychologiquement prêt pour ça, c’est comme si le ciel vient de vous tomber sur la tête, comme si la vie vient de s’arrêter. Sans qu’on ne l’aie prévu, ni même voulu, on devient responsable d’une vie, cette vie qui grandit en nous.

Certaines réagissent immédiatement, décident d’avorter, car ne se sentent pas capable d’assumer ou parce que leur partenaire leur aura forcé la main. Ne sachant pas ce qui les motive au fond, et tout ce que cette grossesse imprévue a créé comme bouleversement émotionnel dans leur vie, se permettre de les juger serait déplacé et inapproprié.
D’autres en revanche hésitent longuement, réfléchissent beaucoup et prennent la lourde décision de garder cet enfant inattendu. C’est un choix difficile à prendre car c’est accepter que sa vie change du tout au tout ; c’est accepter le regard des autres, regard souvent de reproche.

Devenir mère à ce stade, c’est accepter d’aller au-devant d’énormes difficultés. C’est aussi donner la chance à ce petit être, qui grandit en nous, de vivre. Au début, on cache sa grossesse bien-sûr, sauf à ses proches. Certains nous soutiennent, même sans nous approuver. D’autres se refusent catégoriquement à nous comprendre. Mais quand on a le soutien des proches, la situation devient moins difficile à vivre. Alors au fur et à mesure que la grossesse évolue, on réfléchit, puis quand on ne peut plus la cacher, on se dit : «  Bon tampis, je m’en fous de ce que les gens pensent de moi ». On essaie de se blinder contre les jugements, on marche la tête haute, on fait semblant de ne pas être blessée quand des gens, proches ou pas, vous disent que c’est une grande erreur que vous avez faite. Des fois, on pleure en silence, en cachette, et on ressort avec le sourire

Puis vint la naissance, ce moment-là. Et bébé nait. Alors on comprend, jeune ou pas, prête ou pas, que bonne ou pas, cet enfant valait tous les sacrifices. On se demande comment on a pu vivre sans. On sait aussi qu’il n’y aura plus de boites de nuit, du moins pendant quelques temps. On sait que cet enfant passera avant tout dans notre vie, qu’il a déjà change beaucoup de choses, mais qu’il en changera encore énormément.
Puis vient la sortie de la maternité. Avec les proches ou pas, on sait qu’on devra s’occuper de cet enfant, que le temps de l’insouciance vient de passer. Fini les grasses matinées, fini les sorties très tard. On avance, obligée de s’adapter entre vie de mère et école. Des fois, le papa part, car trop jeune pour avoir la maturité de s’occuper de ce petit être. Un bébé, c’est un sacrifice. Mais quand il sourit ou quand on sent son odeur d’enfant dans nos bras, alors oui, c’est un sacrifice agréable.
Devenir mère très tôt, c’est grandir brusquement, se réveiller brutalement dans le monde des adultes. Prendre son temps et se sentir prête d’abord est primordial. Se poser et réfléchir à son désir de maternité, se préserver dans les rapports tant qu’on n’est pas prête, ou pratiquer l’abstinence, c’est un gage de bonheur futur plus stable.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire